
Amélie Morleo, une vice-présidente sur tous les fronts
Depuis 5 ans et pour la dernière fois cette année, Amélie Morleo assume la vice-présidence de notre société. Entre son travail au Ministère public du canton de Vaud, son poste de vice-présidente aux Amis-Gymnastes d’Yverdon et celui de responsable protocole à la Fête Cantonale Vaudoise de Gymnastique, son temps est précieux. La titulaire d’un brevet d’avocate et membre de la commission juridique de GymVaud a toutefois pris le temps de répondre à quelques questions sur le trajet entre Lausanne, où elle travaille, et Yverdon où elle habite. L’occasion de se plonger au cœur de notre société et de découvrir les facettes cachées de la gestion des Amis-Gymnastes d’Yverdon.
Amélie, qu’est-ce qui t’as motivée à prendre ce poste de vice-présidente ?
J’ai été pendant plusieurs années aide-monitrice, puis monitrice et finalement monitrice responsable du groupe des agrès filles 1. J’entraînais une fois par semaine ce groupe en fin d’après-midi. Quand j’ai fini mes études de droit et que je commençais mon stage d’avocate, je n’arrivais plus à temps pour aller entraîner les filles (et les garçons par la suite) à la salle de gymnastique, car on commençait l’entraînement à 17 heures. Mais je n’avais pas pour autant envie d’abandonner ma responsabilité et mon implication dans la société. Au même moment, Quentin Cochand terminait son mandat de président et il nous a approché Benji (BenjaminPayot, actuel président de la société) et moi pour savoir si on voulait se répartir les rôles de président(e) et vice-président(e) à nous deux. Pour moi c’était la possibilité de garder un pied dans la société en ayant un rôle qui était plus adapté à mon travail et d’avoir une autre vision et des responsabilités différentes au sein des Amis-Gymnastes d’Yverdon.
Quels étaient tes objectifs au début de la vice-présidence et est-ce que tu as pu tous les accomplir ?
On avait chacun des objectifs différents. Moi mon but c’était de travailler dans l’intérêt des enfants et de la jeunesse de manière générale, donc de régler différentes questions ou de réorganiser des choses qui touchent principalement aux enfants, que ce soit en rapport à la compétition ou hors compétition. Dans les manifestations dont je supervise l’organisation, on retrouve la Fête de printemps, le concours de Noël, le Camp des Cluds et la soirée de gymnastique. Je m’occupe plutôt des petites organisations annexes relatives principalement aux enfants et Benji gère les événements plus grands. Mon rôle est de jeter un œil pour voir si les commissions ont bien avancé dans leur travail. Je suis à leur disposition si elles ont des questions ou besoin d’un appui particulier. Et s’il faut un peu redistribuer les cartes dans les rôles, j’essaie de coordonner. Je suis également, en principe, présente le jour J pour donner un coup de main. Mais nous n’avons pas un rôle actif dans l’organisation des manifestations, on s’occupe plutôt de petits rôles clés et des questions de « représentation » durant la manifestation. Par exemple à notre soirée de gymnastique, je m’occupe de gérer en amont ce qui est de la cérémonie des moniteurs, des champions et toute la partie officielle. Puis Benji s’occupe de la présentation sur le moment.
Si on résume, tout ce qui est des activités jeunesses sont plutôt de mon ressort. Malheureusement, ces derniers mois ont été particulièrement chargés pour moi et je n’ai pas réussi à mettre en route certains projets, dont un qui me tient à cœur. Mais peut-être que d’ici la fin de mon mandat cela sera le cas.
Ca fait maintenant 5 ans que tu es vice-présidente des AGY, quel bilan tu tires de cette expérience ?
Beaucoup d’engagement donné, ça c’est certain, mais aussi beaucoup d’expérience acquise et de satisfaction obtenue. On a quand même été amené à participer à la gestion de projets qu’on imaginait pas comme cela initialement, comme la construction de la cabane, comprenant des discussions avec des notaires notamment. J’ai pu développer un lien avec l’organisation de la société et les membres qui est très différent de ce que je faisais habituellement en tant que monitrice responsable. On a une vision totalement différente quand on est vice-présidente que quand on est coach par exemple. Aussi au niveau de la gestion des conflits, il y a régulièrement des questions conflictuelles qui se posent. On doit gérer les intérêts de tous les membres de la société, faire en sorte que tout le monde soit satisfait de toutes les décisions. Et essayer de ne pas oublier certaines parties de la société quand on prend des décisions, ça c’est important. On a un rôle de modérateur, on doit rassembler les troupes. Dans le comité, chaque chef de ressort défend un peu son secteur, et Benji et moi on doit veiller à ce qu’il y ait une unité dans la prise de décision et que cela soit dans l’intérêt du maximum de personnes, amenant une sorte de neutralité. Je suis extérieur à tout dans la société maintenant, je ne fais partie d’aucun groupe, et ça me permet d’avoir vraiment un œil critique. Quand je vois qu’il y a un problème, je n’hésite pas à le soulever, et j’essaie en général d’y apporter une solution ou au moins d’amener une discussion.
Ça ne doit pas être évident de toujours pouvoir rassembler tout le monde, au vu de la grande variété de notre société…
Non en effet, d’autant plus qu’il y a des points qui opposent certains groupes. D’abord il y a les styles de gym et les intérêts de chacun. Chaque groupe à des besoins, des envies, des exigences propres à sa pratique de la gym. Et puis, les groupes de compétitions sont peut-être plus demandeurs que les groupes qui ne font pas de compétition. Pour autant, on doit servir et défendre les intérêts de tous les membres en pensant à la société dans son ensemble. On a aussi un rôle de représentation et de maintien des liens avec les anciens, parce que notre société a beaucoup d’anciens membres qui lui sont très fidèles et qui nous apportent beaucoup de soutien. On se doit de maintenir un lien avec eux. Parfois les générations font qu’on a pas tous les mêmes points de vue, mais il est nécessaire que chacun essaie de comprendre l’autre pour conserver cette unité de société. Et finalement, les intérêts de la société doivent être défendus auprès des différentes autorités qui nous entourent et on doit parfois s’adapter pour que chacun y trouve son compte.
En tant que membre, on ne se rend pas forcément compte de tout ce que représente la vice-présidence et de tout ce que tu dois accomplir… C’est quoi la «journée type » d’une vice-présidente ?
Vu qu’on travaille à 100% à côté, il n’y a pas vraiment de journée type… Ça dépend des périodes. Depuis le COVID on a quand même un rôle qui est différent et un peu ralenti. On a eu moins de manifestations ces deux dernières années, donc moins de séances et logiquement un peu moins de travail. Par contre il y a des discussions différentes sur comment il faut que la société se comporte vis-à-vis du COVID ainsi que des décisions à prendre. Mais sinon il y a deux sortes de séances, les séances technique auxquels on n’assiste pas Benji et moi, et les séances administratives. Une fois tous les 2 mois, on a une séance du comité élargi (administratif et technique ensemble), pour voir des points qui concernent tout le monde. Généralement c’est Benji qui prépare l’ordre du jour des séances et il me fait valider et me demande si j’ai des points à ajouter. Donc moi je n’ai pas un gros travail à ce niveau-là. Nos activités sont plutôt en fonction des manifestations dont on est chargé de surveiller, c’est plutôt là que ça va s’activer parce qu’on va prendre contact avec les commissions, voir si tout se passe bien et s’ils ont besoin de quelque chose. C’est surtout là qu’on va remplir nos tâches. On a la chance d’avoir un comité et une société très bien organisés avec des postes définis, et vu que tout le monde fait son travail, on a pas besoin de tout gérer au niveau de la présidence. Par exemple, Alain Charles relève le courrier, Anita David les mails, et ils nous transmettent s’il y a des choses qu’il faut traiter à notre niveau. Donc il n’y a pas de journée type, mais peut-être qu’une fois il va y avoir un problème qui se pose, un parent qui n’est pas content, et on va se téléphoner ou se rencontrer pour voir comment gérer le problème et y apporter une réponse. Ça peut être juste un mail de réponse, ou organiser une séance avec les moniteurs concernés. Et après ça dépend aussi beaucoup du calendrier de la société. Ça demande de la flexibilité, on gère beaucoup sur nos temps de pause et nos soirées. Ou sur la pause de midi, c’est arrivé qu’on se retrouve avec Benji à midi sur Lausanne pour dîner ensemble et faire une petite séance. Les présidents et vice-présidents sont là aussi pour veiller sur les intérêts de la société, également au niveau des finances. On est un peu responsable de faire en sorte que notre société se porte bien. Et finalement, on a le rôle de faire avancer la société dans la direction qu’on souhaite lui donner, de la faire évoluer selon ce qu’on pense être le mieux et d’ainsi faire avancer nos projets.
Quel a été ton/tes plus beaux moments ?
Je pense que le plus beau c’est cette impression que la société nous fait confiance depuis des années. Chaque projet qu’on a proposé et qui ont été voté ont, sauf erreur, tous été acceptés, avec plus ou moins de discussions et de débats. C’est agréable de sentir qu’on est soutenu, d’autant plus que certains projets ont demandé beaucoup de travail et de préparatifs en amont.
Et un des jolis moments de mon mandat a été le projet de la cabane. Il y avait eu les prémices sous la présidence de Quentin Cochand, pour notre part on a eu beaucoup de discussions techniques avec la commission qui s’occupe de la création et de la construction et actuellement c’est en train de se concrétiser. C’est grâce à toute une équipe, mais on a quand même participer à tout ça, donc c’est vraiment un beaumoment.
Au début de votre mandat, vous avez décidé de reprendre la présidence à deux avec Benjamin Payot. Comment ça s’est passé ? quels sont les forces que vous vous apportez mutuellement ?
Les connaissances de Benji dans les aspects techniques et informatiques m’ont beaucoup apporté, c’est des domaines que je maîtrise moins. On a fait une grosse réorganisation des fichiers informatiques et j’ai beaucoup appris. Mais aussi sa manière de prévoir les choses à l’avance et d’anticiper, son organisation, ce côté leader mais modéré qui a été très agréable durant le mandat. Je suis un bon suiveur, mais j’ai besoin que quelqu’un avance devant, prennent les initiatives. En plus je lui avais dit dès le début que je n’étais pas sûre d’avoir assez de temps pour cette tâche, donc mon rôle a aussi été de venir en appui. De mon côté, je n’hésite pas à dire les choses quand je ne suis pas d’accord, c’est peut-être ça que j’ai apporté ! (Rires) Mais on a rarement été en désaccord. Benji est quelqu’un de calme et de posé, avec son caractère certes, mais qui sait écouter. Ça a été une collaboration agréable qui a très bien marché, pour ma part. C’était un bon système d’avoir un binôme avec une répartition des tâches de la présidence à deux, ce qui n’était pas forcément le cas lors des précédents mandats.
Vous avez notamment dû gérer une situation difficile avec l’arrivée d’une pandémie et les nombreuses vagues de mesures sanitaires qui ont suivies. Comment ça s’est passé ?
C’était très stressant, parce que c’était une inconnue totale. On a eu une gestion de la pandémie par Justin Delay qui a été assez fantastique. En tant que responsable technique, il a aussi été nommé responsable Covid pour la société, sans le vouloir. C’est lui qui a suivi l’évolution des mesures, des décisions du Conseil fédéral et des applications par la FSG, les différents services des sports et la commune. Il a vraiment été le point central de la gestion de cette pandémie. Ça a été un immense soulagement parce que ça nous permettait au niveau de la présidence et du comité de continuer à s’occuper de la gestion de la société au sens large et pas juste comment on devait organiser les entraînements avec les nouvelles mesures. Mais c’est sûr que ça a été un gros stress parce qu’on avait peur de faire faux et de commettre des erreurs ou que des gens tombent malades à cause de nous. C’était aussi une pesée d’intérêt entre maintenir la société à flot, garder un niveau de présence pour les membres et ne pas perdre le contact avec nos membres tout en les préservant et en les protégeant. C’était toujours un peu un jeu d’équilibre pour savoir si on annulait nos manifestations ou si on pouvait les conserver, à quelles conditions, si ça valait la peine financièrement, etc. Essayer de ne pas perdre trop de membres et de faire en sorte que les gens ne soient pas trop déçus. Ç’était totalement nouveau pour nous et ça a été une période assez chargée. Au sein du comité par exemple, il y a vraiment eu beaucoup de questions. Tout le monde s’inquiétait, on a dû un peu gérer le stress et calmer tout le monde, le temps qu’on analyse la situation pour savoir quelle réponse donner. Mais c’est vrai que c’est des décisions assez drastiques qu’on a dû prendre. Avec Benji on a toujours été assez d’accord, on a toujours voulu protéger les gens avant tout. Et puis certaines fois on aurait pu refaire certaines activités et on a décidé de ne pas les remettre en place pour des questions éthiques, parce que ce n’était pas adapté à la situation, on trouvait que c’était trop tôt. Par exemple au moment de discuter de l’annulation des soirées de gymnastique en 2020, bien avant que les mesures fédérales rendent les annulations obligatoires, nous avions décidé d’annuler, en se concertant également avec les sociétés de la région pour qu’il y ait une certaine cohérence dans nos décisions. Mais ça reste des décisions difficiles à prendre, avec le risque qu’on nous fasse des reproches parce qu’on a pas pris les bonnes mesures. Au final, je tire un bilan plutôt positif de cette période, malgré tout, car tant le comité que les moniteurs et les membres ont su s’adapter et tout a plutôt bien fonctionné.
Tu finis ton mandat bientôt (lors de l’assemblée générale du 8 octobre 2022), qu’est-ce que tu as prévu pour la suite après cette vice-présidence ?
Je ne sais pas, c’est un grand vide.. (Rires). Je pense que je vais trouver des activités pour moi. Ça fait maintenant plus de 15 ans que je donne du temps pour la société mais que je ne suis plus gymnaste, il me manque du coup une passion, quelque chose que je fais uniquement pour moi et pas un peu pour les autres. Je sens depuis une année que j’ai besoin de me retrouver des passions. Mais c’est un peu particulier, j’ai l’impression qu’il y aura un immense vide quand même. Et je pense que je garderai un pied dans la société, probablement sous une autre étiquette.
Tu es aussi dans le comité d’organisation de la Fête Cantonale Vaudoise de Gymnastique (qui aura lieu en juin prochain), qu’est-ce qui t’as motivé à te lancer là-dedans ?
Au début, on devait fournir des membres de la société pour la phase de candidature et de constitution de l’association. Avec Benji on s’y était mis, et au moment où le projet a été adopté, il fallait désigner des responsables pour les différents domaines. Il y avait un organigramme avec la case protocole, et j’ai demandé en quoi ça consistait. Benji m’a expliqué brièvement qu’il s’agissait de s’occuper de tous les apéros et desinvités. Ça avait l’air sympa, mais ce n’est que plus tard que j’ai découvert que ça englobait bien plus que ça…(Rires) Quand je suis arrivée à la séance suivante, il y avait mon nom noté dans la commission protocole. Donc je n’ai jamais officiellement postulé, mais je ne me suis pas retirée non plus. Mais si j’avoue que ça me titillais, je n’avais pas imaginé que ça serait autant important. Et ça péjore un peu ma gestion de la société parce que je n’arrive pas à donner du temps partout. Donc mon deuxième mandat au sein des AGY a été compliqué pour moi, avec ce double mandat pour la gymnastique. Mais pour revenir à la Fête, on se réjouit de voir le travail accompli et de voir la globalité du projet, car pour l’instant on voit seulement des petits bouts du travail de chacun.
C’est un mandat rempli d’expériences qui va s’achever cette fin d’année pour Amélie Morleo. L’occasion pour tous les membres de profiter une dernière fois de ses nombreuses compétences mises au service de la société.