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01
04
2021

Francis Büchi – nouveau directeur de GymVaud

Par Agy Admin 0

On le connaissait pour ses talents de gymnaste, on le découvre pour son entrain de manager. Ancien responsable Event au Lausanne Hockey Club, membre du comité d’organisation des championnats romands en 2016 et président de celui des championnats suisses en 2019, on le retrouve cette année à la direction de l’Association Cantonale Vaudoise de Gymnastique où il a pris ses fonctions début janvier.

 

Francis, quel est ton parcours gymnique ?

J’ai commencé la gymnastique en 1998 à la FSG Bussigny, dans le groupe enfant. En 2001, Jérôme Duvoisin m’a envoyé à Morges en artistique jusqu’à ce que je me blesse au pied en snowboard en 2005. J’ai bâché quelques mois, et je suis revenu l’année d’après aux agrès à Bussigny. J’ai été champion suisse en C6 en 2009, et j’ai commencé les actifs à Yverdon quelques années après, aussi parce que Jérôme y était, et que je côtoyais les gymnastes des AGY depuis plusieurs années. Je faisais toujours les individuels à Bussigny, et quand j’ai déménagé dans la cité thermale, j’ai rejoint les Aminches aussi en individuel.

 

Et tu as également été dans quelques comité d’organisation…

 En effet, j’ai aidé à l’organisation des championnats vaudois en 2011 avec les Actifs-Actives, j’étais co-responsable sponsoring pour les championnats romands en 2016 et président du comité des championnats suisses en 2019. Entre autres choses..

 

Tu es depuis début janvier le directeur de l’Association Cantonale Vaudoise de Gymnastique, aussi appelée GymVaud. En quoi ça consiste ?

C’est un nouveau poste. L’Association tourne grâce aux bénévoles et aux comités bénévoles, ainsi qu’aux responsables de division. Jusqu’à la fin de l’année passée, il y avait 2 secrétaires à 40% chacune, qui s’occupait de l’administratif et de faire le lien entre les différentes sociétés du canton. En 2020, notamment avec la pandémie de coronavirus, GymVaud s’est rendu compte de la nécessité de professionnaliser la direction. Cédric Bovey, président de l’Association, ainsi que le comité directeur ont fait beaucoup d’heures supplémentaires alors qu’ils ont un job à côté, il devenait donc nécessaire d’avoir quelqu’un en permanence à disposition.

Mon rôle est le suivi et la gestion opérationnel au quotidien. Il y a un volet purement administratif, être à disposition des sociétés, gérer les demandes, les courriers, etc. et un autre volet consacré au sport élite. Il y a trois centres de performances dans le canton, un centre d’entraînement cantonal pour les gymnastes artistiques féminines à Aigle, le centre régional de performance de trampoline à Aigle également, et le centre régional de performance pour la gymnastique rythmique à Morges et Puidoux. Je m’occupe du suivi de ces centres, qui comprennent 7 entraîneurs professionnels. Leur vocation est d’entraîner et qualifier les meilleurs athlètes régionaux et romands pour les tests d’accès des cadres nationaux de la Fédération Suisse de Gymnastique. Cela fait partie du volet de développement du sport élite sur le canton de Vaud, on soutient les sociétés qui ont des groupes de sport élite. Cela marque un peu un changement de direction au sein de L’ACVG. Ces 15 à 20 dernières années, l’Association, comme les autorités politiques, était plus axée sur le sport de masse, et un peu moins sur le sport élite. On a un développement de la gymnastique aux agrès qui fait plaisir à voir, même si les garçons restent un peu sous-représentés, mais il y a clairement eu une baisse d’engouement pour les sports d’élite. Il faut toutefois dire qu’il y a actuellement un beau « trend » pour la gymnaste artistique féminine sur le canton de Vaud, qui s’est bien développée ces dernières années. C’est plus compliqué pour la gymnastique artistique masculine, avec l’arrêt du groupe artistique à Yverdon, il n’y a plus qu’un groupe à la FSG Montreux sur le canton. Ce sont des sports qui ont de l’avenir, et on essaie au niveau cantonal de les dynamiser au travers des entraîneurs et des parties prenantes.

 

Qu’est-ce qui t’as motivé à quitter ton poste de responsable Event auprès du Lausanne Hockey Club (LHC) pour prendre celui nouvellement créé de directeur de Gym Vaud ?

J’avais l’impression d’avoir fait le tour au LHC et j’étais à la recherche d’un nouveau défi professionnel, à la découverte de nouvelles compétences. Cette envie de voir autre chose m’a conduit à tenter ma chance pour ce poste de directeur de GymVaud. C’est pour moi une fierté et un honneur de relever ce défi et d’œuvrer au quotidien pour mon sport de cœur.

 

 

Une des particularités de ce poste est qu’il vient d’être créer par Gym Vaud, tu n’as donc pas de prédécesseur pour « t’épauler » dans ta prise de fonction. Comment se sont passé tes débuts en autodidacte ?

C’était assez rock’n’roll la première semaine ! (Rires ) J’ai pris mes fonctions en même temps que la rentrée scolaire, ce qui a fait pas mal de trucs à gérer. Heureusement Claudine Bilang, la secrétaire de GymVaud, m’a bien épaulé, ainsi que le vice-président Alexandre Volet, le président Cédric Bovey et le responsable sport élite Nicolas Conne. Le monde de la gym ne m’étais pas totalement inconnu, mais j’ai dû apprendre les petites subtilités propre à chaque poste. J’ai constaté qu’il y avait un joli potentiel de développement et de structuration. Après cela reste une association, le but premier est de promouvoir le développement de la gym, donner un concept plus dynamique, être visible et innovant. On a pas pour volonté de ressembler à un club professionnel, ni de vouloir faire du profit à tout prix.

 

Qu’est-ce que tu veux apporter à la gymnastique au travers de ce poste ?

Je veux aider la gymnastique à avancer et à se développer, essayer de rendre ce que la gymnastique m’a apporté. L’idée est aussi de permettre à de jeunes gymnastes d’avoir des perspectives, au travers d’une association cantonale efficace et efficiente. Il y a aussi la Fête Fédérale de Gymnastique à Lausanne en 2025 qui se dessine, nous voulons être prêt pour cet événement, avoir une structure efficace en place à ce moment-là. Je veux aussi apporter mon énergie, ma détermination et ma rigueur et laisser une chouette trace.

 

En 2019, tu décides de mettre fin à ta carrière de gymnaste à la suite d’une magnifique victoire en équipe aux championnats suisses dans la cité thermale. En 2020, on apprend que tu reprends la direction de l’ACVG. La gymnastique te manquait ?

Non. En tout cas pas la pratique de la gym, non. Cela fait de nombreuses années que je suis bénévole au sein de ma société et au sein de GymVaud pour le cadre cantonal masculin, je n’ai pas totalement fermé le livre de la gym en 2019, j’ai toujours gardé un pied dedans. Mais la pratique ne m’a pas manqué, et vu l’année 2020, je ne regrette pas d’avoir arrêté. Quand tu hésites à continuer et qu’il y a une année comme ça qui arrive, sans compétition, avec peu d’entraînements, c’est sûr que ça te fait te poser encore plus de questions. Je suis assez serein d’avoir décidé avant plutôt que d’être dans l’hésitation maintenant.

 

On a beaucoup entendu parler du centre de performance national de Macolin ces derniers mois avec notamment de la maltraitance de gymnastes au sein du cadre national de gymnastique rythmique. Étant à la tête d’une association qui compte plusieurs centres de performance régional comprenant des sportifs d’élite, est-ce que ton travail consiste aussi à contrôler que tout se passe bien de ce côté-là ?

Bien sûr, oui. Une partie de mon rôle s’est renforcé suite aux derniers mois et derniers événements que la Fédération Suisse de Gymnastique a traversé. Jusque-là c’est Nicolas Conne, responsable du sport élite et bénévole, qui a veillé à ce qu’on ne bascule pas dans ce genre de choses. Mon poste est un signal fort pour que ça ne se produise pas au niveau de GymVaud. Dans le rapport externe demandé par la FSG, on peut voir que la distance entre la direction et ce qui se passe en salle a été l’un des facteurs qui ont amené à de la maltraitance, même si ça n’excuse en rien ce qui s’est passé. La direction, qui est à Aarau, posait les objectifs pour les cadres nationaux et les transmettait au responsable du sport élite, également à Aarau, qui les transmettait aux coachs, qui entraînent à Macolin. Ce système permet difficilement aux dirigeants de voir ce qui se passe réellement sur le terrain. Cela met la pression sur les coachs, qui peuvent être amenés à dépasser les limites de l’éthique. Mais encore une fois, cela n’excuse en rien ce qui s’est passé. GymVaud a pris position un peu avant que je prenne mes fonctions, pour réaffirmer la volonté d’avoir des entraînements respectueux. Notre but c’est d’envoyer le plus de gymnastes dans les cadres nationaux, mais pas à n’importe quel prix. Mon rôle est de soutenir les entraineurs professionnels qui doivent gérer pas mal d’attentes et de mener des discussions entre les athlètes et les entraîneurs. Nos coachs sont qualifiés et formés dans leur domaine, j’ai pleine confiance en eux, car il y a une communication transparente.

 

Comment on fait, qu’est-ce qu’on met en place au niveau du management pour qu’il n’y ait pas de dépassement des limites dans le sport élite ?

Il y a d’abord un aspect écrit, les athlètes signent une convention, ou charte, où ils s’engagent à signaler les comportements déplacés. Après on sait que dans le domaine du sport élite, les attentes et objectifs des gymnastes sont élevés et la limite est fine. Je crois fort en la communication et le dialogue, c’est important d’en parler avec les athlètes, les parents, les coachs, pour aller dans la même direction, dans le même bateau sans aucune dérive. On a vraiment cette volonté de communiquer sur les attentes, les difficultés rencontrées, les solutions qu’on peut trouver ensemble, avec toutes les parties prenantes. La sensibilisation est aussi importante, on ne peut pas parler de la même manière à une athlète de 7ans qu’à un trampoliniste de 16 ans. On doit utiliser un dialogue différent qui soit adapté à l’âge des gymnastes. Il y a aussi le contexte familial, certains parents ne viennent pas du monde de la gymnastique, c’est important de bien les informer des enjeux et de ce que cela représente.

 

Un dernier mot ?

Je suis très fier, très heureux et très honoré de pouvoir œuvrer au quotidien pour la gymnastique vaudoise !

 

Un directeur de la gymnastique vaudoise qui a déjà l’air bien installé à son poste et qu’on se réjouit de voir apporter son dynamisme et sa rigueur à notre association cantonale !

auteur: Agy Admin